Est-ce qu'on attend trop des enseignants?

Les exigences d’un grand peuple sont à l’échelle de ses malheurs. (Charles de Gaulle)

Le chroniqueur à l’éducation de la BBC, Mike Baker, pose une question qui tombe à point, à savoir si l’on exige pas trop des enseignants (BBC : Do we ask too much of teachers?). Car leur tâche ne ressemble en rien à celle des professeurs d’antan. Elle est à la fois plus bureaucratique, plus pédagogiquement complexe, plus lourde de contenus et plus chargée de problèmes sociaux. La technocratisation qui en découle menace ce que l’éducation a de plus précieux, c’est-à-dire son caractère humain.

Christian Jacomino y faisait écho récemment en paraphrasant Heidegger (Voces paginarum : En réponse à Mario Asselin).

Le plus difficile n’est pas d’apprendre, c’est d’enseigner. Tout un chacun est, peu ou prou, capable d’apprendre. Un petit nombre seulement sont véritablement capables d’enseigner. [...] Enseigner est devenu une tâche harassante, moralement inacceptable pour beaucoup, qui ne se sentent plus le courage de « rien imposer », pas même l’éthique du Bien dire et le goût de la langue.

(Image thématique : Expectation, Stoclet Frieze, par Gustav Klimt)

Par ricochet :

Qu’est-ce qui fait tant courir les profs ?

Les enseignants font plus de deux mois de bénévolat

Facteurs de stress chez les enseignants

Journée de travail d’un enseignant

La réforme et le travail des enseignants

Une espèce à part

Le sacrifice humain de la réforme

L’oppression pédagogique dans les écoles

Désillusions de début d’année