L’apprentissage en réseau


MuellerCellNetwork.jpgL’éducation est un apprentissage social. Elle nous aide à grandir et à vivre. (John Dewey)

Il n’est pas aisé, dans le maelström de la culture numérique, de cerner toute la théorie éducationnelle mêlée à ce vortex. Quelle différence, par exemple, fait-on entre le connectivisme et l’apprentissage en réseau? Les adeptes du numérique sont les cobayes volontaires d’une vaste expérience en marge des institutions, là où la force centrifuge est la plus véloce. De leur laboratoire, ils perçoivent de plein fouet, mieux que quiconque, la synergie éducative des réseaux virtuels. Il y a de ces phénomènes dont l’ampleur est si complexe qu’il est difficile de la saisir en mots.

Dans un billet remarquable pour sa compréhension de l’apprentissage en réseau et la qualité de ses graphiques, sans compter le calembour en titre, Bill Farren propose son modèle de l’apprentissage en réseau (Education for Well-being : Insulat-Ed). Malgré l’intérêt pour le modèle de Farren (cliquez sur l’image pour un agrandissement), George Siemens a raison d’observer que l’apprentissage en réseau est trop souvent perçu sur le plan théorique de l’infrastructure des réseaux plutôt que sur l’apprentissage en soi (elearnspace : Networked Learning).


    InsulateEdNetworkedLPSmall.jpg

Ainsi, l’apprentissage en réseau peut être considéré davantage comme une approche de l’apprentissage (par opposition à une approche pédagogique), alors que le connectivisme se situe plutôt au plan des fondements psychologiques de l’apprentissage. Le premier est d’ordre social, le second d’ordre cognitif, sans pour autant dissocier l’un de l’autre. On retrouve d’ailleurs des composantes du connectivisme dans la comparaison paradigmatique de Farren : “Ideas are judged more on their merit than on the status of their creator.” Précisons que cette comparaison devrait moins être perçue moins comme un absolu qu’un continuum.


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L’apprentissage en réseau n’est pas sans inconvénient. Soyons juste si nous espérons en améliorer l’efficacité. Hormis la pensée de groupe, je constate un phénomène grandissant, mais dont on aborde peu : la pollution de l’information en proportion de la taille du réseau. Les épiphénomènes sont particulièrement évidents dans Twitter où il faut tamiser le flot d’information pour en extraire les pépites. Cela est vrai, par ailleurs, de toutes les fonctions d’agrégation qui sillonnent le Web. Par déviation, on peut interpréter de la sorte l’animation ci-dessous de Jared Tarbell.


L’avantage des réseaux, toutefois, est qu’ils portent en eux les mécanismes pour remédier aux problèmes, comme tout système organique.


(Image thématique : Cell Network, par Nancy Suzanne Mueller)


Par ricochet :

Réseauter virtuellement ses connaissances

Internet et les réseaux sociaux (Pew Internet)

L’humanité en réseau

L’apprentissage en réseau : un moyen sous-utilisé

Les réseaux et la hiérarchie

La formation informelle et les réseaux

L’éducation aux réseaux sociaux

La croissance d’un réseau social

Les réseaux sociaux Internet bons pour les ados


Credo pédagogique! (Tribulations d’un c.p. au collégial)

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