L’intelligence collective maillée
La force sans l’intelligence s’effondre sous sa propre masse. (Horace)
Toute nouvelle technologie est affordance de changement, des choix qui, collectivement, alimentent la mémétique. La rapidité avec laquelle l’humanité embrasse les technologies numériques témoigne assez de leur utilité. Le progrès est désormais débridé, et l’expansion du numérique inévitable. Ce fut également le cas de l’automobile, dans une moindre mesure. Dans ces conditions, il revient à chacun d’exprimer son jugement moral. Heureusement, le numérique est porteur d’une extraordinaire dimension citoyenne. Du coup, l’usage des nouvelles technologies de la communication n’est plus une option, mais une obligation sociale.
Le Web évolue vers une nouvelle forme d’intelligence collective et interactive qui diffère de celle des particuliers. Il faut y voir non une menace, mais un complément à la pensée individuelle. Peut-être même cela sauvera-t-il l’humanité de la bêtise, toute relative qu’elle soit, qui nous caractérise tous.
La menace de l’utilisation des données personnelles est un faible prix à payer au regard des bienfaits qui découlent du numérique. De toute façon, ma carte de crédit est tout aussi bavarde que mon cellulaire. Il n’y a pas tant à craindre de Big Brother dans la mesure où nous assurons une vigilance globale. Les forces du mal n’ont jamais eu à affronter un tel adversaire disséminé aux quatre coins du globe.
La multiplication des outils et des canaux de communication fait en sorte que la paralysie n’est jamais totale (Globe and Mail : The spread of the digital nervous system). Je suis fasciné, par ailleurs, de voir ma communauté Twitter m’informer avant les grands médias.
Florence Meichel a rassemblé dans un billet quelques liens qui braquent les projecteurs sur ce concept d’un humanisme numérique, si on veut bien me pardonner l’oxymoron (Éducation 2.0 : Rationnalisation du vivant). Car l’humanisme moderne doit-il faire abstraction de la technologie? Plus fondamentalement, ce que l’homme crée n’est-il pas inhérent à sa nature? Je retiens particulièrement le Digital Humanities Manifesto du Digital Humanities & Medis Studies (UCLA) et la conférence ci-dessous de Nova Spivack.
(Image thématique : Counter Intelligence, par Leo Evans)
Par ricochet :
La puissance de la collectivité
Synthétiser les bribes virtuelles
La Toile, l’intelligence collective et l’être
L’union des forces du bien
De technologie et d’humanité
L’intelligence collective au service de la science
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j’ai envie de dire que l’humanisme moderne ne doit pas faire abstraction de la technologie, pas plus que la technologie ne doit faire abstraction de l’homme…et c’est cette dernière dimension qui me préoccupe beaucoup en ce moment…..
Merci d’avoir retenu ce billet, sa forme est le reflet de la connectivité qui émergeait à ce moment : il m’a semblé intéressant de la retranscrire tel que je le percevais intérieurement !
Une autre variable à considérer sera celle-ci, dans l’équation qui nous intéresse et dont le nombre de variables semblent très grand : il est des réseaux comme de la nature de l’Homme, il y aura encore des gens qui vont transposer les vieux schèmes via les réseaux et les technologies… Je parle ici des vieux schèmes de chasse gardée, etc.
Les qualités et les travers de l’Humain continueront à se manifester : certains vont continuer d’être affecté de paranoïa, via réseau ou pas, de jalouser leurs droits personnels, etc., d’autres vont continuer de rechercher la gloriole personnelle, d’autres encore vont tenter de tout lier ensemble sans aucun discernement, etc.
Par dessus toutes ces « révolutions » manquées (parce que faites en trainant les vieux schèmes – ex. Révolution voulant abolir la monarchie pour la remplacer par une autre forme de RÈGNE = Révolution avortée, non?), il faut plutôt se concentrer sur l’Évolution et tenter d’aider de notre mieux à faire évoluer les choses vers ce modèle de coopération et de collaboration interplanétaire !
Voilà mon opinion du moment !