Comment les médias sociaux stimulent ma mémoire
La mémoire la plus profonde est une mémoire de toute notre destinée. (Jean Guitton)
La mémoire, malheureusement, ne se commande pas. Il faut reconnaître notre faible empire sur cette contrée de l’intelligence. Au mieux réussit-on à cultiver aléatoirement certains souvenirs. On ne passe pas son temps, après tout, à déterminer ce que nous retenons, sauf peut-être l’école dans son déterminisme. La nature ne nous accorde pas ce pouvoir de décision. Malgré quelques stratégies de mémorisation, la chimie neuronale demeure souveraine au regard des sujets.
En amont de la pensée, le cerveau réagit principalement à des stimuli. Force m’est de reconnaître que les nouvelles technologies de la communication ont considérablement transformé la qualité des stimuli que j’absorbe, tant par leur substance que leur nombre. Emportée par le flot, l’information devient plus précaire. Néanmoins, je reste fasciné par les moyens dont ces mêmes moyens de communication pallient l’hécatombe mnémonique, comme s’ils contenaient leur propre antidote.
Il aura fallu une requête de Gael Plantin, toujours pénétrant, pour susciter la réflexion sur ma méthode :
Lorsque je découvre ton fil Delicious, je suis toujours étonné de sa densité ! As-tu une technique particulière de lecture ? d’organisation ? Fais-tu des résumés ?
D’emblée, je lui ai répondu :
Confronté à cette surabondance d’information, et à défaut d’un enseignement de méthodes de lecture rapide, je pense que nous développons tous des stratégies de lecture personnalisées. Du coup, tu me fais réaliser l’importance aujourd’hui d’incorporer à l’enseignement de la lecture quelques stratégies ou méthodes de lecture rapide.
Pour ma part, en plus des stratégies habituelles, je crois avoir acquis une certaine habileté à repérer les phrases maîtresses des paragraphes, ce qui accélère la compréhension du texte. C’est comme si je réussissais à modéliser une carte heuristique du texte à l’aide de toutes idées maîtresses.
Par la suite, j’archive doublement l’information, une première fois dans DEVONthink, et une seconde fois dans Delicious, le tout à l’aide de commandes et de scripts conçus à l’aide de QuicKeys. Parfois même, je traite l’information une troisième fois en la diffusant dans Twitter. Dans quelques cas, je vais la réitérer dans mon blogue.
Poursuivant la réflexion, je constate que ces nombreuses itérations donnent lieu à une sorte de répétition espacée ([1], [2]) régulée mémétiquement par les médias sociaux. Quiconque possède une communauté Twitter, par exemple, est conscient de cette itération par retwittage (RT), renforcée par les rappels tardifs. Le filtrage social et la répétition contribuent à la mémorisation des informations parmi les plus importantes.
À cet apport Twitter s’ajoutent mon épluchage des quotidiens et mon agrégation de flux RSS. Mon travail au CTREQ apporte naturellement son lot d’information réinvesti dans Delicious et dans Twitter, en attendant le lancement du Réseau d’information pour la réussite éducative.
L’information passe donc par plusieurs cribles, dans un crescendo d’objectivation. Celle d’intérêt personnel est archivée. Celle susceptible de profiter à ma communauté est partagée. Au sommet de la chaîne alimentaire, l’information la plus poignante est traitée dans mon carnet. À ce niveau d’écrémage, la réflexion, la synthèse et l’écriture sont jouissives.
Fondamentalement, je n’agis plus seul. Les idées subissent le jugement d’une académie collective sans règles. Ses membres, soigneusement choisis, filtrent leurs bassins versants respectifs. L’information prend ainsi une dimension ajoutée, dans l’esprit du connectivisme, un sens socioconstruit en temps réel dont l’immédiateté nous oblige à la vigilance, du moins pour les plus éclairés aux médias.
La mémoire y gagne à la fois en répétition, à la fois par maillage de sens. Je schématise cette double croissance par une ligne dont la progression au fil du temps est renforcée par les liens neuronaux avec les connaissances périphériques (cliquez sur l’image pour un agrandissement, ou téléchargez le document PDF). Il va de soi que cette représentation fluctue grandement en fonction des circonstances. Néanmoins, elle illustre bien la complexité de l’information dans les médias sociaux.
Impossible, toutefois, de supputer les effets à long terme sur la mémoire. Celle-ci subit le flot interminable qui contribue à son érosion. Les détails de tant d’information s’émoussent, comme des galets dont il ne reste que la rondeur. Aussi me semble-t-il que les détails sont fort labiles. Heureusement, nous ne retenons que l’essence du sujet. La mémoire, par osmose, nourrit notre synthèse conceptuelle des choses.
On remarquera, par ailleurs, que l’activité la plus intense se déroule durant la période d’écriture carnetière. Toute l’information, évidemment, n’atteint pas ce degré de traitement. Mais pour qui s’en donne la peine, il y a fort à parier que la mémoire s’en trouve consolidée.
En comparaison du modèle traditionnel de l’apprentissage scolaire, schématisé ci-dessous, on constate que ce dernier perd au change, tant au regard de la répétition que de la dimension de l’information. Sur le plan mnémonique, l’efficacité de ce modèle repose en grande partie sur le réinvestissement des savoirs, un aspect le plus souvent négligé.
Je réalise que mes stratégies de mémorisation et de synthèse évoluent au gré de la société et des moyens que nous créons. Cette année seulement, mon arsenal s’est enrichi de Google docs, Evernote, Tweetie, Pukka, Things, Prezi et Bento, sans compter la panoplie d’applications sur mon iPhone. Tout cela était impensable il y a seulement 20 ans. Comme l’a fameusement observé Marshall McLuhan (the medium is the message), les technologies de la communication sont devenues plus déterminantes que le contenu.
On a beaucoup parlé du nouveau rapport au savoir. La suite logique consiste à se demander comment cela affecte notre compréhension du monde. Dès lors qu’il suffit de feuilleter un magazine, de tourner le bouton d’un poste de télévision ou de cliquer sur une souris d’ordinateur pour voir déferler les images du monde, le sens des choses n’a ni la valeur ni la portée aux yeux d’un jeune qu’il en avait pour son professeur à son âge. L’enseignement, par conséquent, doit commencer là où se situe l’apprenant.
Il n’y a plus lieu de craindre l’assujettissement de l’homme à une technique. L’éphémérité de la technologie est ce qui protège l’homme, car nul outil ne saurait subsister assez longtemps pour imposer sa domination, particulièrement dans un contexte d’accélération du progrès. L’homme s’adapte; les objets se démodent. Il en est de la technique comme des dopants intellectuels : ils modifient les comportements, mais si peu notre nature.
Mise à jour, 30 juillet 2009 | Pour donner suite à l’excellente observation d’Alain Pierrot, j’ai quelque peu modifié le second schéma en y ajoutant la prise de notes au début de la démarche d’apprentissage scolaire.
Mise à jour, 29 août 2009 | Quelques jours seulement après la publication de ce billet, je découvrais l’excellent schéma ci-dessous de Zoupic. Par une étrange coïncidence, Zoupic découvrait aussi ce billet et me faisait l’honneur d’un généreux commentaire. Considérant que son article aborde également l’écologie de l’information numérique, je me permets d’en reproduire ici la très jolie représentation.
Mise à jour, 18 juin 2010 | Il vaut sans doute la peine de rappeler que la courbe de l’oubli, sur laquelle repose largement mes schémas, réfère aux travaux d’Hermann Ebbinghaus. Donald Clark y fait également allusion dans son billet 10 techniques to massively increase retention.
Mise à jour, 25 juin 2011 | Dans une optique de vulgarisation et de communication, j’aime que les phénomènes soient réduits à leur plus simple représentation. Par conséquent, je suis séduit par le modèle aggregate-filter-connect si bien illustré par Harold Jarche (Life in Perpetual Beta: PKM: Aggregate, Filter, Connect) et repris par Tim Kastelle (Innovation Leadership Network: Personal Aggregate, Filter & Connect Strategies). Même si la thèse si bien défendue par Jarche et Kastelle ne concerne qu’indirectement la question de la mémorisation traitée dans ce billet, elle a le mérite de l’étendre à une perspective plus connectiviste, ce que je n’avais pas entrevu.
Mise à jour, 24 février 2013 | Une étude intéressante laisse entendre que nous sommes plus aptes à mémoriser une information publiée dans les médias sociaux, comme quoi le cerveau, au fil de l’évolution, accorderait une valeur ajoutée à l’information de nature sociale. (Scientific American: Neural Networking: Online Social Content Easier to Recall Than Printed Info)
(Image thématique : Memory, par Aaron Petersen)
Par ricochet :
TIC, méthode, et mémoire de travail chez les élèves
6 qualités des connaissances mémorisées
La courbe de l’oubli
Améliorer la mémoire par le geste
Étude : la répétition à outrance n’aide pas la mémoire
La mémoire de travail
Un élève sur dix a des problèmes de mémoire de travail
Evernote : mémoire d’appoint
Anki : la mémorisation par répétition espacée
La mémoire de travail : plus limitée qu’on croit
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Merci pour cet article original et pertinent…
Bon dimanche
hyper intéressant!
Merci!
Remarquable.
Clair et précis, que dire de plus.
Si, bravo.
François, dans votre billet vous écrivez:
« L’éphémérité de la technologie est ce qui protège l’homme, car nul outil ne saurait subsister assez longtemps pour imposer sa domination, particulièrement dans un contexte d’accélération du progrès ».
Qu’en est-il de Google dans tout cela? Devrait-on craindre, à la lumière de votre commentaire, l’institutionnalisation de cet outil devenu verbe (témoignant de sa profondeur cognitive et culturelle) et de ces tentacules de plus en plus nombreuses dans nos processus d’apprentissages? Quand l’éphémère devient-il permanent et donc potentiellement sclérosant?
Tout d’abord, merci François de cette réponse approfondie. ;o)
Lors de ma première lecture, ce mâtin, ma première idée et celle qui persiste encore en ce moment, fût :
« Tiens, on dirait que François décrit l’algorithme de Google : plus ses sources d’informations sociales citent la même ressource, de manière convergente et redondante, plus cette dernière à des chances d’être traitée en profondeur« .
Si, pour convaincre mes collègues de l’intérêt de travailler en équipe pluri-disciplinaire j’étais à court d’argument, tu viens de me fournir de quoi « repasser une couche ».
Si, au sein d’une équipe pédagogique, nous étions en mesure d’aborder de manière concertée, convergente et redondante, les concepts des référentiels, alors, nos apprenants en conserveraient certainement quelque chose !
A bien y réfléchir, ton billet éclaire d’une lumière nouvelle ma perception de l’utilité d’un Google Wave.
Je constate à la lecture du commentaire de David que je ne suis pas le seul à avoir penser à Google, même si sa thématique l’aborde sous un angle différent.
Google demeure une énigme, comme je l’ai déjà écrit. Mais il est rassurant de savoir que la communauté a Google à l’oeil. Non seulement les institutions et les médias maintiennent leur vigilance, comme on le soulignait hier encore (Cyberbresse: Vie privée: la bibliothèque virtuelle de Google critiquée), mais les citoyens que nous sommes exerçons la même vigie. Du coup, Google porte en soi les moyens de contrecarrer l’obscurantisme nécessaire à une quelconque hégémonie.
Le maillage est trop étendu pour que nous baissions tous la garde. Il faut néanmoins se méfier de ceux qui engrangent ainsi les données, car celles-ci sont le produit de la pensée humaine. Je me soucie beaucoup de cette collecte de l’ensemble de la pensée globale, l’essence même de notre existence, contrairement à ceux qui ne manufacturent que les outils, tel Apple.
Pour l’instant, je reste optimiste à la lumière de la diversité des individus, des moyens et des entreprises. Cette même diversité sert également d’antidote, il me semble, à la convergence et redondance de l’information que certains dénoncent, mais que Gael transcende.
Merci de ce billet!
Il me semble qu’il faudrait placer dans le modèle de mémorisation en milieu scolaire traditionnel l’activité de prise de notes, qui contribue pour moi beaucoup à fixer l’attention et amorcer le processus de mémorisation.
Twitter constitue peut-être pour certains un outil du même ordre ?
Très juste, Alain. J’ai modifié le schéma en conséquence.
Il y a beaucoup à dire sur la valeur relative de la prise de notes par les élèves en classe. Il y a une bonne façon de prendre des notes, mais aussi de bien mauvaises, notamment quand cela contribue au multitasking pendant que l’enseignant donne des explications. Je n’ai pas le temps, malheureusement, de m’étendre sur le sujet.
Je retiens votre idée de fixer l’attention, qui me semble intéressante, tout comme le parallèle avec Twitter.
La prise de notes vs la distribution d’un polycopié… l’éternel débat des salles de profs…
Si l’on considère le multitasking que tu évoques François, tout ce qui détourne l’apprenant de son apprentissage est néfaste : la prise de notes peut devenir obsessionnelle et rentrer dans cette catégorie.
Prendre des notes en temps réel exige une concentration qui, de mon point de vue, s’exerce au détriment d’autres activités cognitives parties prenantes d’un apprentissage efficient.
Fournir un polycopié, où tout autre support, en appui d’une activité d’apprentissage peut être un des moyens de contourner cette difficulté : l’apprenant n’est plus captif du rythme imposé. Il reste libre d’évoluer à son rythme, tout en personnalisant le document.
Peut-être est-il possible de réunir le meilleur des deux mondes :
* l’implication personnel d’une prise de notes autonome ;
* l’appropriation d’un support de cours par personnalisation ?
C’est une éventualité à laquelle je n’avais pas pensé jusqu’içi (Merci, Alain, merci François).
J’ai déjà évoqué ma pratique des traces d’apprentissage.
Il arrive que certains apprenants se perdent lors de cette activité parce qu’ils n’ont pas acquis suffisamment de maturité sur le sujet initial pour produire d’eux-même un contenu pertinent susceptible de soutenir leur apprentissage.
Pourquoi ne pas fournir un support de cours conçu pour favoriser cette production ?
Quelles seraient les caractéristiques d’un tel support ?
Personnellement, je suis hermétique à Twitter : ce flot ininterrompu, pour ne pas dire inintelligible, de faits, génère, de mon point de vue, un surcroit cognitif d’identification/catégorisation.
Le lecteur TWITTER est placé dans une situation de stress temporel obsessionnel : ne rien manquer du flux… qui accapare ses capacités cognitives de la même manière que la prise de notes…
Plus j’avance dans ma réflexion, plus j’acquière la certitude que le temps qui s’écoule, de manière linéaire, sans possibilité de réguler le rythme des activités de façon autonome, est l’ennemi d’un apprentissage pertinent !
Chacun assimile à son rythme, selon divers aller-retour cognitifs étalés dans le temps, en témoignent les références par ricochets que tu proposes à la fin de ce billet.
Adoptons nos pratiques afin que chaque apprenant puisse être maître de son temps…
Entre la prise de notes machinale et systématique, d’une part, et la distribution du polycopié d’autre part, j’opte évidemment pour cette dernière. Tes arguments sont d’ailleurs convaincants.
J’ai retenu la suggestion d’Alain parce qu’elle décrit bien le modèle traditionnel que j’ai schématisé.
Je vois bien que dans ma pratique professionnelle, je continue de griffonner des notes sur du papier quand j’en sens le besoin. Est-ce parce que l’exercice me vient naturellement ou tout simplement parce que j’ai adapté une démarche qu’on m’a inculquée avant le numérique? Peu importe… j’ai au moins le loisir de choisir ma méthode et mes outils.
En complément de ta dernière phrase, j’ajouterais donc « … afin que chaque apprenant puisse être maître de son temps, de ses outils et de sa méthode. »
A propos du Multi-Tasking : http://www.duperrin.com/2009/01/23/le-multitasking-est-un-mythe-dangereux/
Merci pour le billet de Duperrin, Gael. Cependant, je ne le trouve pas aussi intéressant et étoffé que ceux d’Hubert Guillaud que je citais récemment dans un billet antérieur mis à jour : Multitasking, mémoire et déficit d’attention.
Le billet de Duperrin aura eu le mérite d’aiguillonner ma pensée, que j’ai résumé en faisant une mise à jour dudit billet.
Dans le cadre de la présentation de tes méthodes de travail, et plus particulièrement du processus de sélection des informations à privilégier, je me permets de suggérer ce bookmarklet DEL.IC.IOUS Linkbacks qui permet d’identifier tous les contributeurs ayant partagé une référence bibliographique.
Lorsque le sujet d’une référence m’intéresse particulièrement, j’essaie d’identifier des flux qui peuvent me tenir au courant.
Ce bookmarklet me permet de visualiser, par ricochet, les flux de celles et ceux qui ont manifesté les mêmes intérêts que moi et de m’y abonner le cas échéant.
C’est génial, ce truc de Delicious. Je ne connaissais pas. Ça ne donne pas l’ensemble du flux, mais c’est déjà une bonne indication, du moins en ce qui concerne Delicious. Merci Gael.
Un argumentaire, complémentaire à nos échanges sur le multi-tasking et la sérendipité, présenté par Francis PIZANI sur la nécessaire intégration de la sérendipité.
Il y invite notamment à pratiquer ce que je décris en utilisant le bookmarklet DELICIOUS Linkbacks :
« * En intégrant des flux RSS qui ne m’intéressent que marginalement dans ceux que je consulte régulièrement. La possibilité des hasards heureux augmente.
* En essayant régulièrement de pratiquer le ricochet virtuel: quand je clique sur un lien qui me conduit à une page surprenante je m’efforce de répéter l’opération au moins deux fois en cliquant sur les liens que je trouve à chaque étape. Au bout du compte, je me retrouve souvent en territoire inconnu (et rien n’empêche de continuer à sauter…). »
Ce qui nous ramène à l’exercice d’une curiosité tous azimuts dans le plaisir d’apprendre…
Sur le multitâche : http://www.internetactu.net/2009/05/26/sommes-nous-multitaches-12-comment-apprendre-a-maitriser-notre-attention/ et la suite…
Sur la mémorisation : http://www.internetactu.net/2007/11/16/notre-culture-numerique-transforme-t-elle-notre-intelligence/
Cependant peut-on penser qu’ils y aura des conséquences à un partage d’informations en boule de neige?
Sur des résaux comme facebook (etc), tout se transforme. Un message pourra être passé entre mille mains (claviers) avant d’atteindre les yeux d’un certain internaute. Parfois, beaucoup y mettent leur grain de sel. On se retrouve de nouveau avec des « ragots » comme dans la cours d’un lycée.
Il faudrait donc que l’internaute sache déjà où chercher l’information à l’origine pour que celle-ci ne soit pas altérée (par exemple les réseaux rss des sites de journaux nationaux.. etc)
Le contexte constitue un élément essentiel de toute compétence. Il n’en va pas autrement du jugement critique au regard de l’information. À l’ère de la surabondance de l’information, il est impératif de développer de nouvelles compétences pour juger de la valeur de l’information. L’école, malheureusement, n’est pas à la hauteur de cet apprentissage. Je pense néanmoins que l’on sous-estime le relativisme que les jeunes acquièrent dans cette jungle d’information.
Cela dit, au-delà des nouvelles stratégies d’évaluation de l’information, de nouvelles technologies émergeront pour trier toute cette matière numérique.
Très intéressant… Le billet, comme les échanges qu’il a suscités.
Merci.
Bonjour!
Excellent billet! Devant l’accumulation de liens, articles et autres documents numériques, je tente présentement de mettre de l’ordre dans ces derniers. En lisant ce billet, j’ai bien aimé que vous nommiez les logiciels utilisés dans votre processus de consignation/mémorisation.
J’aimerais savoir ce qui vous pousse à utiliser DevonThink ET Evernote? Ne sont-ils pas deux logiciels aux fonctionnalités très similaires? Et si j’avais à en choisir un, lequel me conseilleriez-vous?
Merci!
Très juste! DEVONthink et Evernote servent sensiblement aux mêmes usages. Le premier est un logiciel qui repose sur son ordinateur, tandis que le second est une application web.
J’ai commencé à utiliser DEVONthink il y a plusieurs années de cela, bien avant l’arrivée d’Evernote. Personnellement, je trouve que l’équipe de développement d’Evernote est plus dynamique. Par exemple, ils ont déjà développé des applications pour mobiles. C’est cette dernière caractéristique qui fait en sorte que j’opterais pour Evernote si je devais ne choisir qu’une application.
Par contre, cela ne m’ennuie pas du tout d’utiliser deux outils d’archivage. Je demeure méfiant quant à la pérennité des applications web et je reste sur la défensive au regard des limites de stockage d’Evernote. J’utilise également Delicious. Évidemment, je n’archive pas en triple.
Tiens tiens, des flux dans tous les sens, du tri, lecture et partage de l’information!
Je viens de faire 2 billets sur ma tuyauterie. Le premier (le plus bas sur le blog) traite du flux et du parcours d’une information à travers les différentes plateformes, avec un côté visuel moins graphique mais plus dans la métaphore avec le traitement de l’eau. Votre ? jaune en fin de graph est symbolisé chez moi par l’acquisition de l’information dans l’intelligence collective, que j’ai mis en clin d’œil avec un W dans le bloc de maison de la ville (pour Wikipedia).
J’ai ensuite expliqué mes différents services de réception, traitement et épurage de l’info.
Dans le deuxième post, je vous montre ma cuisine interne, comment je redirige les flux à travers mes lecteurs et émetteurs. C’est ainsi que je vous présente ma maison et l’intérêt de chaque pièce, le sens que je leur donne et où vous pouvez prendre une chaise et partager, lire, commenter mes flux.
Ca devrait vous plaire..
Pour les souvenirs, on se rappelle de tout ce qui nous a marqué : tout ce qui était trop quelque chose. Les excès d’adrénaline, de tristesse, d’ennui, de joie, de haine, de peur etc.. On se rappelle s’être cassé la jambe à 3 ans, on se rappelle les vacances, les moments particuliers..
J’ai, vers 12 ans, décidé de fixer des points dans le temps auxquels je me réfèrerai plus tard, sorte de balise dans ma vie, pour me rappeler que ce jour là, à cet âge là, à ce moment là, j’étais là bas et j’ai posé une ancre.
Aujourd’hui je me souviens de 4 ou 5, puisque j’ai les lieux, je peux retrouver l’époque, mais pas la date exacte. Et ça fait longtemps que j’avais oublié que j’avais fait ça
Je viens de poser une nouvelle ancre pour ce moment, félicitations, vous venez d’entrer dans ma mémoire long terme!
Vous avez vu juste, cher Zoupic, tout comme dans votre billet. Je m’incline cependant devant l’éloquence de votre illustration.
Votre illustration, en mettant l’accent sur l’écologie de l’information, me rappelle soudainement à la mémétique. On pourra nous reprocher la linéarité de notre schématisation, faisant fi de la nature cyclique de ce qui est organique, mais notre propos n’était pas tant l’exactitude du détail comme la représentation d’un phénomène grandissant.
Merci à vous d’avoir attisé mon émerveillement.
C’est une blague ? Un canular ?
- la citation de jean guitton pose bien le billet.
- « Le filtrage social et la répétition contribuent à la mémorisation des informations parmi les plus importantes ». Là tout est dans le « parmi les plus importantes »
- « les technologies de la communication sont devenues plus déterminantes que le contenu ». Là on touche le fond.
- « L’éphémérité de la technologie est ce qui protège l’homme, car nul outil ne saurait subsister assez longtemps pour imposer sa domination, particulièrement dans un contexte d’accélération du progrès. » Celle-là est énorme. Maintennt on creuse
- le premier graphique est fantastique ; le deuxième est pas mal non plus
Direct dans les favoris.
Merci
« Au moins aurons-nous connu ce dernier avatar de l’ère chrétienne : une génération de zombies vissés à leur chaise percée, yoyotant du clavier, régnant sur les excroissances conceptuelles de leur nullité, et livrant contre eux-mêmes, dans l’univers des représentations, un combat qui fait de leur regard contemplatif le regard de la mort. »
Raoul Vaneigem, in L’ère des créateurs
La citation de Vaneigem mérite considération, en effet, au-delà de la beauté de l’écriture. Merci de la porter à notre attention.
Dans ce genre de discussion, je m’efforce également de comparer le présent au passé. À cet égard, il appert que le point de vue de Vaneigem est plutôt élitiste. Un médiéviste tel que lui devrait voir que la spiritualité de jadis, un construit de la peur et de l’ignorance pour la majorité des moins nantis, ne valait guère mieux que l’irréligion des temps modernes. Si l’on doit condamner les masses, du haut de son intellect, tâchons au moins de rester objectifs.
Bonjour,
Il y a quelques temps (au alentour de 2007) que je ne m’avais pas laissé guider de nouveau sur votre blogue
OUVERTURE D’ESPRIT OU REGARDE DE LA VIE
Naturellement l’histoire de la quête du Sens à laisser quelques traces (en faits des immenses traces) vivement inscrites dans les mémoires affective et mentale de tous. Aucun doute sur cela et il est d’une extrême rareté ceux qui en on vécu une catharsis complète. Nous en sommes tous témoins dans notre quotidien des réactions de plusieurs lorsque des stimuli viennent remettre en surface nos conflits affectifs et mentaux (un conflit est à l’origine de tout : conflit ontologique (physique noétique, Soulas, J.)). Toutes réactions commencent à être bien compréhensible par plusieurs de la société de part la dénonciation de toutes les interprétations et mensonges (accompagnés d’abus, etc.) que la majorité des enfants (nous avons tous été enfant) on été accompagnés en particulier à propos des religions, spiritualité et le reste. Vous avez bien raison que si l’on doit condamner (au sens dénoncer et refuser le non sens), du haut de son intellect (au sens du plus profond de soi-même), tâchons au moins de rester objectif. La tâche de tracer les lignes de rester objectifs restera toujours discutable lorsque les doutes moins honnêtes tentent de déformer la Réel. Quoique et ne mettons pas de coté que chacun est responsable d’adhérer à ce qui lui est présenté dans son quotidien et de s’accrocher à ses scénarios psychologiques que la créature lui-même met en place. Et cela dès l’apparition de la capacité de créer l’espace temps (l’apparition de l’ego (Soulas, J.)). Naturellement, l’enfant à bas âge n’avait pas la maturité pour faire le tri. Puis l’accompagnement par l’adulte était (et l’est encore) crucial afin de désamorcer chacun de ces conflits que l’enfant met en place. Entendant nous que cette accompagnement juste a été d’une extrême rareté pour ne pas dire jamais. Quoique, certain grand génies (ne pas inclure seulement la scienceou encore enfance nantis ou moins nantis) connues ou inconnues eurent goûtés certainement à cette tendreté.
Peut-être que Vaneigem était plutôt élitiste comme le dit François, mais n’ayant pas lu ou entendu sur cette personne, je ne sais pas. Mais, ce que je sais, c’est qu’en mettant notre mental au repos, les pensées deviennent disponible au lieu de servir de comparaison du présent (défini par la relativité de tous) au passé. Ils deviennent disponibles à la vision juste. C’est un mécaniste subtil et grandiose qui se passe. Le passé se présente au présent (selon la définition* hors relativité du mental). Le conflit cesse. Une information de nulle part se présente au rationnel structuré. Non au rationalisme. Le Vécu de ceci amène la compréhension du présent. Nous pouvons même nous amusé à dire que l’observateur de Einstein assis sur son photon devient conscient de lui-même étant aucunement relié ou attaché au temps, au rayon lumineux qui ne peuvent plus lui être refléter à travers la vision jusqu’au cerveau (aussi toutes informations captées par nos sens qui sont reliées au temps).
Alors, les résistances à la religion Vrai (Présent) ou à l’accès à la connaissance (naissance avec), sont le construit de la peur (pour utiliser vos mots ayant un sens) et sont la nourriture des croyances de toutes sortes (religieuse, affective, etc.). Il est bien important de définir ici d’une façon scientifique non spiritualiste la définition total du présent* afin de ne pas l’interpréter selon la relativité de la pensée non structurée. Ainsi, avec ces résistances, se mettent en route une programmation de mort, formant ainsi les zombies. Donnons ainsi raison à une partie de la citation de Vaneigem. La Vision (Perception) est occulter lors que ces résistances sont présentent et deviennent des pulsions de mort de plus en plus grande lorsque que leur rigidité augmente. La rigidité d’esprit est grande que le mental prend ses croyances de toutes les sortes pour du réèl. L’alimentation ne devient plus suffisante pour fournir à la tâche d’entretenir nos cellules. Épuisement et mort concluait le Dr Selye dans ces recherche sur le stress.
Pour en conclure, lorsque le rationnel est à son terme (affiné), les doutes se dissout par la Compréhension hors temps et n’ayant pas peur des mots, illumination du cerveau tel le vécu des génies de notre histoire ont amené de nouveau dans la musique, spiritualité et surtout les sciences (maths et physique en autre). L’inobjectivable se matérialise (cette subtilité (mémoire structurée) est existentiel). Du coup, le combat qui cache en réalité la quête du Sens, cesse. Donc, nous amène à l’hypothèse de la fin du conflit. Le regard contemplatif se suspend et s’imprègnent où il avait cessé de le faire à bas âge, dans le MOI (mémoire d’observable intrinsèque (physique noétique)). Puis, cesse toute mentalisation de toutes sortes de théories imprécises en éclaircissant les points obscurs ou informations manquantes des moments de vie de chacun. Le conflit cessant, la Quête se nourrit de la Vérité inédite.
S’ouvre ainsi le regard de la Vie ou ouverture d’Esprit.
Armel
J’ai oublié : * référence de certiane définitions : livre sur la physique noétique, Johann Soulas
J’ai oublié référence : * présent : physique Noétique, Johann Soulas
Encore un effet positif du développement récent de ces systèmes de communication! C’est vrai que l’évolution à été effarante, en terme d’éfficacité et de rapidité… Maintenant n’importe quelle information peut faire le tour du monde en quelques minutes! Et avec tous ces facebook, rss, twitter, et autres, difficile de faire mieu pour stimulet notre réflexion!
Thanks your article
je suis content sur je lié vos livre ce très interassant. comment je peut développer moi aussi mes pensée.