Palingénésie
La vie n’a de valeur que si elle est un feu sans cesse renaissant. (Pierre Valléry-Radot)
Désabusé de Twitter, il est temps de faire renaître ce blogue de ses cendres. Non pas qu’ils martèlent pareillement l’enclume, mais le premier fait vite prendre la mesure du second.
Le ciboulot succombe aussi à la fièvre du printemps. Du coup, l’envie d’écrire me reprend. Ma plume frétille à l’éclosion du jardin et les parfums m’enivrent. Le régime granivore de Twitter, quoiqu’abondant, s’avère un peu maigre aux amateurs de vénerie.
Il y a un bon moment déjà que je résiste à ce blogue, comme à une ancienne maîtresse dont on chérit la conversation, mais qui néglige ses atours. Inexplicablement, je n’en blairais plus l’allure. À coucher dans le même lit tous les jours, cela devait arriver. Par lassitude, j’ai succombé aux attraits de Twitter, dont la frivolité et l’évanescence aujourd’hui souvent m’exaspèrent. Mais avant de revenir à mes amours, il fallait jouer du bistouri.
Au-delà du fond
La forme est le design de la communication. La nécessaire fusion de la forme et du fond détermine, dans le meilleur des cas, l’énergie nécessaire à la transmission du message. Et force est de reconnaître que la première prend du galon à une époque où le graphisme et les médias conditionnent le goût. L’esthétique de l’un et de l’autre, car il existe une esthétique de la pensée tout comme de la langue et du support, contribue à la musicalité du propos.
Quoique l’attrait du message ne garantit point son appropriation, le maintien de l’attention constitue un premier pas. Les enseignants en oublient trop souvent la leçon. Aujourd’hui, on rejoint difficilement les élèves en recourant à de vieux modèles de communication. Si les livres jaunis reposent dans les bibliothèques, abandonnés des adultes, comment s’étonner que les jeunes passent leur chemin.
Le design ne vise point l’unanimité. Ce blogue non plus, pour ajouter au truisme. Cette fois cependant, pour ne pas pécher par idiosyncrasie, j’ai opté pour la simplicité et un design professionnel, nanti de quelques fonctions commandées à iXmédia. Je cherchais notamment un modèle qui, en plus de Twitter, intègre un compte Delicious que j’utilise abondamment. De surcroît, je gagne une vitrine des schémas que je produis à l’occasion et que je collige dans Flickr. En bas de page, ces éléments gênent peu la lecture.
Je n’entends pas m’astreindre au même rythme de publication que dans le passé. J’avais alors fait l’expérience d’une écriture quotidienne. Exercice enrichissant, mais usant. Je bloguerai plutôt au fil du temps, des événements, et des idées.
Mon départ du CTREQ, et par conséquent du RIRE, présage un retour à l’enseignement, à moins d’un revirement tardif. En compensation, j’y retrouverai une autre ancienne maîtresse.
(Image thématique : New Beginnings, par Amy Longcope)
Par ricochet :
Mon blogue déménage
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T’avons beaucoup lu ici, et recommencerons volontiers de le faire… Bon retour, François!
Chic, chic, chic !
;o))))))))))))))))))))))))
François,
Quelle joie de te voir revenir ici. Ton blogue manquait !
J’aimerai te relancer par une critique… mais je suis définitivement d’accord avec l’enjeu formel que tu soulignes. Le graphisme (la forme) est une indispensable rhétorique au service du fond.
Merci pour ce « retour » et pour tout ton travail passé, présent et futur.
François
Quel plaisir de voir cette ligne récemment toujours grise redevenir noire et grasse dans mon agrégateur.
Jolie le blogue…
Je suis content de te voir de retour. En fait, je n’avais jamais compris ton «départ», et je l’avais associé à ton nouveau job. J’ai remarqué que plusieurs personnes qui changent de travail, pour une raison ou une autre, cessent de bloguer, comment pour ne pas «nuire» ou «se nuire». Mais j’évaluais comme improbables ces possibilités.
Quant à Twitter, il a en effet ses limites. 140 caractères pour exprimer des idées, c’est fort peu, et cela reste de l’instantané.
Comme Patrick, quand j’ai vu RELIEF s’allumer dans mon agrégateur, j’ai «rushé» vers le billet !
Au plaisir de te lire !
Bonjour François !
Je vois que je ne suis pas seule à tourner une page de ma vie : je quitte moi-même le Réseau Education-Médias, pour retourner à l’écriture, à la parole libre et aux idées non contraintes.
Je te suivrai avec plaisir sur ce blogue, en y profitant du développement de tes idées en plus de 140 caractères
Quelle joie de retrouver les copains! Comment ai-je pu m’en priver si longtemps? Vous êtes vraiment trop sympas.
@François J. : Ne retiens surtout pas ta critique. C’est l’une des raisons qui me font revenir au blogue. Objecte, défait, étrille, corrige… Nous nous en porterons tous que mieux.
@Gilles : De fait, j’ai délaissé ce blogue après avoir commencé mon boulot au CTREQ. Quoique les causes soient multiples, je dirais que c’est principalement par essoufflement. Il est vrai, cependant, que l’intérêt pour mon nouveau travail m’accaparait. Tu me fais réaliser que mon désenchantement de l’école contribuait sans doute largement à ma motivation bloguestre.
@Emmanuelle : Alors nous serons deux à laisser notre job. Je suis étonné de cette nouvelle. Je trouvais que tu faisais un boulot formidable au Réseau Éducation-Média. Je n’avais jamais perçu que l’on entravait ta plume. Dans ce cas, je te souhaite de savourer ta liberté.
On a vu souvent
Rejaillir le feu
D’un ancien volcan
Qu’on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu’un meilleur avril …
Bon retour, François!
On me souhaitait plein de surprises pour cette journée d’anniversaire.
En voilà toute une
Merci d’avance pour tout ce que tu nous offrira en partage, maintenant que tu blogues à nouveau.
Merci Marielle. Ta poésie fait en sorte que ce soit aussi ma fête.
Oh François
Je retenais mon souffle, espérant un retour avant le 2 août, date d’un «un an» symbolique à mes yeux. Comme je suis ravi! Et à voir le beau poème de Marielle, je vois que c’est un tout aussi beau cadeau pour elle que pour moi et que pour tous les autres.
Ton départ du RIRE me surprend, mais c’est moindre comparé à ton annonce d’un éventuel retour à l’enseignement. Il m’est toujours permis de rêver de pouvoir, une autre année, entrer dans ta classe en souriant et en lançant un haut « Hello teacher!’… Enfin, ça reste peu probable vu mon niveau et mon programme, malheureusement.
Deux petits détails pour ton blogue. Il te faudra, selon ce que je crois qu’il y a de mieux, aller sur http://gravatar.org pour t’assigner un avatar universel, car sinon tes commentaires resteront identifiés par une image de motif, de type «anonyme», et ce sur ton propre blogue. Avec Gravatar, tu pourras avoir une image comme Christian, François, Marielle ou moi. Le second détail est en fait une faute… j’ose espérer que tu ne bloqueras pas au fil du temps, des événements, et des idées, mais bien que tu blogueras
Ave! Toujours un plaisir de te lire ou de te rencontrer.
Ah, la bonne nouvelle !!!
Et je l’ai su… pas Twitter
Twitter est définitivement un outil de veille pour moi. Surtout quand j’ai moins de temps pour tout consulter à gauche et à droite.
Bon retour, François !
Ici et dans l’enseignement après l’été que nous allons d’abord savourer pleinement,question de refaire le plein, justement.
À bientôt !
Bonjour François,
J’éprouve des sentiments ambivalents à la lecture de ce billet : contente que tu t’es remis à l’écriture libre sans limite de 140 caractères et stupéfaite par la nouvelle de ton départ du CTREQ.
Quel que soit l’emploi que tu occuperas au cours des prochains mois, je suis sûre que tes futurs collègues ou élèves apprécieront la qualité et la profondeur de tes réflexions.
À bientôt!
Caroline
Quel oubli!
Dans le feu de l’action, j’ai oublié de citer Jacques Brel ;-(
Vous aurez sûrement reconnu ses paroles, mais quand même… Désolée.
Se faire reprendre par son élève… quelle douceur et surtout, quelle consécration !
Je joins le concert des aficionados de la blogosphère éducative et te souhaite la meilleure des renaissances
Mario a trouvé le mot juste. Sans doute a-t-il constaté que j’ai déjà corrigé la coquille relevée par Félix, de même que je me suis empressé d’associer mon blogue à Gravatar et ainsi sauver la face en ne paraissant pas trop croulant sur mon propre blogue. Décidément, aujourd’hui, on a tous besoin d’un plus jeune que soi.
Je ne m’attendais pas à tant de visite. J’en profite également pour saluer Sylvain et Caroline, dont la compagnie, comme celle de tous les autres, rehausse la valeur de ce blogue.
« …un retour à l’enseignement… » Palingénésie là aussi?
Je souhaite tellement qu’un nouveau souffle regénérateur prenne les écoles d’assaut maintenant qu’une entente négociée est imminente avec le gouvernement!
Bien content de vous retrouver ici également, j’y ai toujours trouvé plus de réflexion que sur Twitter.
Nous partageons tous ton souhait, Jean. Toutefois, je pense malheureusement que ce « nouveau souffle régénérateur » est une illusion dans les circonstances. Ce souffle régénérateur a bien lieu, mais hors de l’école.
Twitter n’est au fond qu’un agrégateur « manuel » de liens. De liens vers ce que l’on a lu ou souhaite faire lire à son audience; un delicious explicitement dédié à son audience ( et non pas pour son propre besoin de gestion personnelle de connaissance).
Contrairement au blogue, il est pour moi un avant poste d’alerte de ce que ma communauté surveille. Il remplace allégrement les brefs billets que l’on faisait pour lister nos découvertes de la semaine.
Mais il ne remplacera jamais le plaisir ni la force de frappe que peut procurer pour l’esprit un billet de blogue à part entière…
Bon retour sur la blogosphère!!
Je vois que nous utilisons Twitter sensiblement aux mêmes fins, Martin. Certains nous reprocherons de ne pas interagir suffisamment avec la communauté. Je leur répondrais qu’on ne peut pas être de toutes les communautés. Dans la diversité des moyens aujourd’hui, il me semble que la sélectivité s’avère une compétence.
Cela dit, Twitter a pour moi les défauts de ses qualités.
À mon tour d’ajouter ma voix à ceux et celles qui applaudissent ton retour à la blogosphère active.
Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire de Martin. Twitter « s’ajoute » à mon coffre outil. Ce n’est pas le coffre lui-même.
Comme j’ai l’ai tweeté il y a quelques minute, ma veille se résume à :
Twitter + Diigo/Delicious + Bloglines/Sage (FF) + WordPress + Ning/wikis = veille et partage
Tes réflexions, si éloquemment exprimées, sont un élément important dans cette équation.
Au plaisir de te relire et bon été!!
Quand je pense que j’ai failli virer le RSS de mon Google reader lors du balayage de printemps… Heureux de ne pas l’avoir fait finalement !
Jacques, il manque un élément clé dans ton équation : la générosité
Par ailleurs, je constate que toi et Thomas m’avez devancé dans la réfection de vos blogues. Joli travail!
La patience est une longue vertu ! Enfin un peu de votre écho…
On ne peut contraindre un geyser à rester sous terre !
Très heureux de vous retrouver actif sur la toile monsieur Guité.
Je serai votre lecteur, votre hypocrite lecteur…
Merci et au plaisir de vous lire !
Une si jolie plume et un tel esprit ont certainement un blogue où accoucher de leurs traits, mais je ne le trouve point. Dommage. Merci néanmoins de ces fleurs de nuit.