M-learning : joindre une communauté de pratique
S’appuyer sur l’expérience du passé devrait suffire à démontrer que la plupart des révolutions technologiques sont issues de recherches dont la seule motivation était le progrès de la connaissance. (Pierre Joliot)
Le mobile-learning opère au sein des réseaux. Les appareils mobiles s’immisçant de plus en plus dans les pratiques éducatives, le moment semble propice à la création d’une communauté de pratique autour de l’utilisation des mobiles à des fins d’apprentissage.
Maintenant que je retourne à l’enseignement, le défi demeure : où porter mon expérimentation pédagogique? Avant de quitter l’école pour développer le RIRE, j’expérimentais avec l’auto-gestion assistée des apprentissages. Dans cette foulée qui me semble toujours l’avenue la plus prometteuse sur le plan de l’individualisation pédagogique, l’intégration du m-learning (mobile-learning) me semble tout indiquée. (Je préfère individualisation à personnalisation, contrairement à Bruno Devauchelle, non dans l’argumentaire comme dans le sens premier des mots.)
Pourquoi le m-learning ?
Je constate, deux ans plus tard, que le contexte a bien changé. Les mobiles s’immiscent partout, une tendance qui ne donne aucun souffle d’essoufflement (BBC : Schools must embrace mobile technology; Fast Company : A Is for App: How Smartphones, Handheld Computers Sparked an Educational Revolution). De plus, je vois de nombreux enseignants en réseaux prêts à bondir dans l’action, une volonté exprimée notamment lors de Clair2010.
Le m-learning n’est plus un phénomène marginal que l’école peut négliger. Un sondage auprès de mes élèves révèle que les trois quarts possèdent un ordinateur mobile quelconque : iPod touch, tablette numérique, ordinateur bloc-notes (notebook) ou ordinateur portable. Du coup, les élèves prennent en main leur éducation hors des murs de l’école et de la supervision des parents (eSchool News : Digital access, collaboration a must for students). Les ordinateurs de bureau, notamment ceux dont on dote les écoles, sont désuets dans une perspective d’avenir (Mashable : Google: Desktops Will Be Irrelevant in Three Years’ Time).
En ces temps d’évolution accélérée, de compétences en mutation et de communications, les mobiles ne sont plus des objets de luxe, mais de nécessité (HASTAC : 21st Century Literacies). Non seulement faut-il préparer les élèves à des plateformes d’apprentissage pour mobiles, dont Hotseat n’est qu’un exemple, mais l’autonomie devient une qualité essentielle dès lors que l’apprentissage se décentralise (Stephen Downes : Decentralized Learning).
Sans compter que nous commençons seulement à explorer l’analyse des données numériques à des fins éducatives, notamment sur le plan de l’individualisation des apprentissages. George Siemens présente une excellente synthèse du sujet (elearnspace : What are Learning Analytics?), dont le processus, quoique complexe, est simplifié ci-dessous.
Une nouvelle année scolaire débute, et nul doute que plusieurs enseignants et élèves utiliseront leurs mobiles en situation d’enseignement ou d’apprentissage. La plupart parmi eux le feront de leur propre chef; bien rares encore sont les écoles qui ont systématiquement adopté les mobiles. Aussi bien attendre le Messie. Dans ces circonstances, ne devrait-on pas constituer un réseau dans le but de partager et d’améliorer les usages? Pareille communauté de pratique ne peut manquer s’intéresser des chercheurs.
Pourquoi attendre que d’autres indiquent la voie à suivre? Dès lors, il sera trop tard. Kelly Tenkeley, par exemple, propose de financer un projet pilote associé à la recherche (iPad Curriculum : My iPad Journey). Je pense que nous pouvons faire mieux en maillant nos actions dans une communauté de pratique en réseau. Il y a plus à gagner de l’initiative personnelle, de la diversité et de la collaboration.
L’intérêt pour la recherche
Kelley Tenkeley a le mérite de proposer plusieurs questions de recherche. Quoique les questions portent spécifiquement sur le iPad, nous pouvons aisément les transposer à l’ensemble des mobiles. Malgré mon intérêt pour le iPad (Relief : iPad à l’école : avantages et inconvénients), l’exclusité me répugne; il vaut mieux s’intéresser aux grands courants, tout en inférant des pratiques à partir des phénomènes associés aux objets. En guise d’amorce, je traduis et j’adapte quelques-unes des propositions de Tenkeley :
Le moment est propice, il me semble, pour instiguer une communauté de pratique sur le m-learning, une communauté qui se penche sur les occurrences de m-learning à l’école comme à l’extérieur, et qui saura accueillir tous les acteurs de l’éducation : enseignants, chercheurs, élèves, gestionnaires, conseillers pédagogiques, professionnels non enseignants, parents, etc.
Le m-learning (ou mobile learning), pour ceux peu familiers avec le sujet, est tout apprentissage qui se fait à l’aide d’appareils mobiles (Quinn, 2000). S. J. Geddes (2004) raffine le concept en le définissant comme « l’acquisition de toute connaissance et habileté à l’aide des technologies mobiles, peu importe le lieu ou le temps, entraînant un changement de comportement. »
Il existe déjà un imposant corpus de recherches sur le m-learning. De ma banque de ressources, je retiens particulièrement :
Sans doute devrons-nous manifester un certain élan avant que la recherche s’intéresse à cette communauté. Je compte sur les enseignants et les élèves pour défricher la voie. Je suis persuadé, par ailleurs, que des universitaires et des chercheurs tels Patrick Giroux ou Patrick Plante, ainsi que d’autres membres du CIRTA, nous auront dans leur collimateur. D’ici là, commençons à organiser le réseau, à partager l’information, à colliger des données et à nous entraider.
Le monde de la recherche, comme tout domaine de pointe, doit composer avec de nouveaux courants et modèles issus des réseaux. Tôt ou tard, les chercheurs devront reconnaître la valeur de la science ouverte (open research) et du open education, pour ne nommer que ceux-là. David Wiley (Educause : Openness as Catalyst for an Educational Reformation), Dave Cormier et George Siemens (Educause : Through the Open Door: Open Courses as Research, Learning, and Engagement) font partie de ceux qui tracent la voie. Déjà, je constate dans ma pratique professionnelle les limites de la recherche scientifique, notamment au regard de la temporalité, le contexte, et la spécificité de l’objet de recherche. Par conséquent, il revient à nous aussi, praticiens, de postuler le changement en recherche.
Sans revendiquer le statut de chercheur ou de recherche en réseau, il reste que la pratique en réseau stimule la recherche personnelle dans l’action. Chercheurs et praticiens ont tout intérêt à mutualiser leur expertise. À cette fin, les réseaux sont tout indiqués.
À nous de jouer
Parmi les nombreuses décisions qui s’imposent, il y a initialement le choix des moyens et des environnements numériques. Un wiki? une plate-forme de réseau social à la Facebook (Diaspora)? la suite Google? une panoplie de services web? toutes ces réponses? Sans arrêter définitivement le choix des outils, une sélection initiale éclairée préviendra bien des maux de tête une fois les amarres larguées.
Afin de tâter le pouls de la communauté, je propose un Etherpad pour lancer la discussion. Je ne sous-estime pas la difficulté de faire lever une communauté de pratique virtuelle. Je tente ma chance en proposant une collaboration ouverte, à gestion partagée. Mes propres expériences n’auront vraiment de sens que si elles sont partagées, comparées, jugées, traitées et bonifiées au creuset d’une collectivité. Ma voix, par ailleurs, gagnera en force si elle trouve un choeur.
Mise à jour, 25 septembre 2010 | Un courriel de Philippe Steger attire mon attention sur WapEduc, un environnement de travail mobile mis à la disposition des élèves depuis 3 ans en Europe. Selon M. Steger, l’application pour iPhone (Toolbac) deviendra gratuite le mois prochain. Il appert que le Québec accuse déjà un retard, mais non insurmontable. Surtout si on se met en mode collaboration.
Mise à jour, 16 octobre 2010 | L’ubiquité des appareils mobiles n’est pas sans intéresser les chercheurs quant à leurs affordances éducatives. En avant-première, Laure Endrizzi nous livre Apprentissages nomades : un champ de recherche en émergence, un texte à paraître dans Internet pour l’enseignement : changements et perspectives (INRP). Laure Endrizzi présente d’ailleurs un excellent bilan sur la question dans Écrans de veille en éducation : Apprentissages nomades : que sait-on aujourd’hui ?
Mise à jour, 21 novembre 2010 | Dans le cadre des activités avec les élèves, j’ai créé un groupe de travail sur le m-learning. Le blogue collectif s’intéressera « aux applications des mobiles dans une perspective d’apprentissage; aux stratégies d’utilisation de ces applications; à l’esprit critique au regard des mobiles. » La formation préalable fait en sorte que les premières publications des jeunes n’apparaîtront que vers la fin novembre.
Mise à jour, 29 décembre 2010 | Le site officiel de l’éducation en Suisse, educa.ch, présente un dossier thématique sur l’apprentissage mobile. De ce que j’en sais, il s’agit du premier dossier francophone du genre, ce qui ne fait qu’ajouter à son intérêt.
Références :
- Attewell, J. et Savill-Smith, C., éditeurs (2005) Mobile Learning Anytime Everywhere: A Book of Papers from MLearn 2004. LSN Making Learning Work.
- Arrigo, M, et Cipri, G. (2010) Mobile Learning for All. Journal of the Research Center for Educational Technology, (6-1).
- Caudill, J. G. (2007) The Growth of m-Learning and the Growth of Mobile Computing: Parallel developments. The International Review of Research in Open and Distance Learning, (8-2).
- Cormier, S. & Siemens, G. (2010) Through the Open Door: Open Courses as Research, Learning, and Engagement. [En ligne] Educause: <http://www.educause.edu/library/ERM1042> (consulté le 05/09/2010).
- Davidson, C. (2010) 21st Century Literacies. [En ligne] HASTAC : <http://www.hastac.org/blogs/cathy-davidson/twenty-first-century-literacies> (consulté le 05/09/2010).
- Devaney, L. (2010) Digital access, collaboration a must for students. [En ligne] eSchool News : <http://www.eschoolnews.com/2010/03/16/digital-access-collaboration-a-must-for-students/> (consulté le 05/09/2010).
- Downes, S. (2010) Decentralized Learning. [En ligne] <http://www.downes.ca/cgi-bin/page.cgi?presentation=242> (consulté le 05/09/2010).
- Endrizzi, L. (2010) Apprentissages nomades : un champ de recherche en émergence. [En ligne] <http://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice-00473745/fr/>, dans Internet pour l’enseignement : changements et perspectives [à paraître, INRP] (consulté le 05/09/2010).
- Geddes, S.J. (2004) Mobile learning in the 21st century: benefit for learners. [En ligne] Knowledge Tree : <http://knowledgetree.flexiblelearning.net.au/edition06/download/Geddes.pdf> (consulté le 26/08/2010).
- Kadirire, J. (2007) Instant Messaging for Creating Interactive and Collaborative m-Learning Environments. The International Review of Research in Open and Distance Learning, (8-2).
- Kamenetz, A. (2010) A Is for App: How Smartphones, Handheld Computers Sparked an Educational Revolution. [En ligne] Fast Company : <http://www.fastcompany.com/magazine/144/a-is-for-app.html> (consulté le 05/09/2010).
- Lunsford, J. (2010) Using Handheld Technologies for Student Support: A Model. Journal of the Research Center for Educational Technology, (6-1).
- Michel, V. (2007) L’individualisation. [En ligne] Éduca sources : <http://www.educasource.education.fr/selecthema.asp?ID=91317> (consulté le 05/09/2010).
- Peters, K. (2007) m-Learning: Positioning educators for a mobile, connected future. The International Review of Research in Open and Distance Learning, (8-2).
- Quinn, C. (2000) mLearning: Mobile, Wireless, In-Your-Pocket Learning. LiNE Zine. Fall, in We Need an Educationnally Relevant Definition of Mobile Learning. [En ligne] <http://www.mlearn.org.za/CD/papers/Laouris%20&%20Eteokleous.pdf> (consulté le 26/08/2010).
- Shuler, C., éditeur (2009) Industry Brief: Pockets of Potential: Using Mobile Technologies to Promote Children’s Learning. The Joan Ganz Cooney Center.
- Siemens, G. (2010) What are Learning Analytics? [En ligne] <http://www.elearnspace.org/blog/2010/08/25/what-are-learning-analytics/> (consulté le 05/09/2010).
- Tenkeley, K. (2010) My iPad Journey. [En ligne] iPad Curriculum : <http://www.ipadcurriculum.com/2010/07/my-ipad-journey/> (consulté le 05/09/2010).
- Wiley, D. (2010) Openness as Catalyst for an Educational Reformation. [En ligne] Educause : <http://www.educause.edu/library/ERM1040> (consulté le 05/09/2010).
(Image thématique : Liquid Network II, par Effie Halivopoulou)
Par ricochet :
M-learning
iPhone: un pas de géant pour le M-learning
Apprendre avec un iPod
Libérer les élèves de l’école
Les cellulaires pour apprendre
Des iPhone et iPod touch pour les étudiants
L’apprentissage mobile vs traditionnel
Handheld Learning : un pas de plus vers le m-learning
D’ici 12 ans, tout le monde aura Internet dans sa poche
iPad à l’école : avantages et inconvénients
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Je suis intéressé par cette proposition.
Participant de taille. Merci de ton intérêt, Christian. Je me suis permis d’ajouter ton nom au Etherpad de départ. Libre à toi, évidemment, de l’en retirer.
Merci François pour ce super article.
Dans la mesure où je vais élaborer un scénario en français pour TwHistory (Twitter en histoire), la démarche ne peut que m’intéresser.
Et bonne rentrée!
J’apprécie tes encouragements, Lyonel. Bon succès avec la réalisation de ton scénario TwHistory. Après Ludovia, je suivrai cela attentivement, et tant mieux si on en trouve des éléments dans cette communauté de m-learning, à laquelle Twitter se prête admirablement.
Bonne rentrée à toi! Peut-être fréquentes-tu des professeurs au HEPL avec qui j’ai eu le plaisir de collaborer (Jean-Luc Gilles, Olivier Delévaux, Chantal Tièche Christinat).
Quelle bonne idée qu’une communauté de pratiques! À mes yeux, la dématérialisation des lieux d’apprentissage est une vague qui pourrait à terme emporter les systèmes éducatifs s’ils n’apprennent pas à surfer dessus.
L’an passé j’ai prolongé mon rôle de passeur culturel dans une communauté d’apprentissage facebook. Je dois désormais de penser comment rendre plus mobiles mes activités d’apprentissage (pas simple en histoire me semble-t-il!). C’est donc avec ouverture et curiosité que je me joins aux membres de ce que réseau est appelé à être!
Ta collaboration est précieuse, Jean, car on voit bien que tu es de ceux qui s’impliquent.
« la dématérialisation des lieux d’apprentissage est une vague qui pourrait à terme emporter les systèmes éducatifs s’ils n’apprennent pas à surfer dessus. » — Je suis entièrement d’accord, étant de ceux qui pensent qu’il est déjà trop tard.
ce message est le bienvenu. Il conforte une conférence de Daniel Andler que j’avais suivie en Avril dernier et consultable à l’adresse http://www.ecolenumeriquepourtous.fr/spip.php?article8
On pourra aussi relire « le bluff technologique » de Jacques Ellul, pour faire écho à la phrase introductive de ce message
Le propos de Daniel Andler est effectivement réconfortant, particulièrement dans ce contexte de profonds changements où l’on n’est vraiment sûr de rien, sinon de l’importance de s’en remettre au meilleur de notre jugement. Dans cette incertitude, forcément déstabilisante, il est sage de recevoir les idées discordantes.
Faisant abstraction de nos intérêts personnels, nous poursuivons tous le même but, soit le bien de l’humanité. Les idées divergent sans doute, mais le temps saura bien y mettre de l’ordre.
Excellente initiative et article très intéressant. Je ne manquerai pas d’en suivre les évolutions.
Je reste néanmoins sceptique quant à l’avenir du m-learning à un autre niveau que l’universitaire. En effet, l’équipement technologique de nos écoles secondaires semble tellement difficile et hasardeux (un TBI dispendieux qu’un seul enseignant utilise, quelques ordinateurs portables qui dorment dans un coin car aucune formation reçue, etc.) que je ne vois pas trop comment on peut imaginer utiliser des Ipad, ou IpodTouch, etc. dans un avenir proche dans nos écoles secondaires publiques. Je suis sans doute pessimiste; pourtant, j’aimerais vraiment pouvoir y croire. Rien que d’y penser, une myriade de possibilités d’applications pédagogiques me vient à l’esprit… Je rêve
Amicalement,
Céline, enseignante d’anglais au collège, en France.
PS: Merci pour les références.
La présence des mobiles varie forcément selon les régions. Dans l’école où j’enseigne, près de la moitié des élèves possède un iPod touch qu’ils traînent à l’école, alors qu’un autre quart des élèves ont un mobile quelconque à la maison.
Le m-learning n’est pas pour moi qu’une question d’apprentissage scolaire. Au contraire, mon propre usage des mobiles m’indique que leur apport est plus considérable à l’extérieur des cadres organisationnels. Par conséquent, je devine que les jeunes font régulièrement des apprentissages sur leurs mobiles, hors du cadre scolaire.
À défaut d’avoir des appareils fournis par l’école, que je n’anticipe pas dans prochainement, nous avons la possibilité d’initier les élèves à leur utilisation future, ne serait-ce qu’en partageant le savoir des élèves qui possèdent déjà ces appareils. J’ai déjà lancé une communauté de pratique dans mon école sur le m-learning. J’espère vous donner des nouvelles très bientôt sur ce blogue.
Salut, je visite souvent ce site et je trouve ce billet assez sympa. D’habitude je lis en diagonale pour ne retenir que le sujet dominant, par contre ici, je trouve ça très différent. Je vais afficher un lien sur mon twitter. Je vais donc ajouter ce site à ma liste de bookmark sans plus attendre! See you.
salut, je viens de visiter votre site et etant etudiante en Technologie de l’education, ca m’a vraiment interressé et inspiré mon travail de recherche..merci!
« L’Ecole Nomade :
J’apprends où je veux, quand je veux »
Introduction
WapEduc souhaite s’appuyer sur l’exceptionnelle technologie que représente le téléphone portable pour accompagner l’élève, lutter contre l’échec scolaire et contre la fracture numérique.
Les besoins des apprenants évoluent, les situations de nomadisme sont fréquentes. WapEduc accompagne l’enseignant et l’élève sur le chemin de la réussite.
1. Le concept d’application pédagogique mobile
• Le téléphone portable, objet d’apprentissage.
Le mobile des années 2012-2015 est un « nano-ordinateur » qui a plusieurs particularités et atouts pour l’usager :
- Il intègre les technologies des ordinateurs
- Son grand écran se prête bien à la lecture de documents textuels
- Il est toujours disponible et à portée de main
- La plupart des lycéens et des étudiants en possèdent un
- Les forfaits « Internet de poche » se généralisent
- Il peut être relié à Internet dans tous les points d’un territoire
- Il bénéficie auprès des élèves et des étudiants du statut « d’objet-culte »
- On peut lui conférer l’appellation « d’objet nomade idéal de communication pédagogique entre apprenants et enseignants » (disponibilité constante, taux d’équipement, rapidité d’accès, simplicité d’emploi …)
La consultation de WapEduc est envisagée en dehors de l’établissement scolaire (sauf expérimentation en accord avec l’enseignant, comme le podcasting) car l’usage des mobiles y est interdit. La fraude sur mobile ne représente donc pas un risque plus élevé qu’auparavant.
On a donc, pour la première fois dans l’histoire de la transmission des connaissances, un objet qui peut permettre aux apprenants de communiquer et de progresser où ils veulent, quand ils le souhaitent.
Cette possibilité d’une pratique hors temps scolaire doit être envisagée comme une opportunité souple de consulter un support d’une grande richesse afin d’obtenir une information, un renseignement, une réponse ou un conseil.
2. L’application WapEduc
WapEduc, premier portail européen de mobile-learning
WapEduc a obtenu le soutien du Rectorat de l’Académie de Montpellier ainsi qu’une distinction en tant que lauréat du E-Learning Awards (parmi 600 projets européens).
Depuis cinq ans, 62.000 élèves ont révisé leurs cours sur leurs mobiles et le développement de cette application mobile permet aux élèves et aux enseignants d’établir une relation pédagogique. Une conversation par mail ou par Sms peut s’engager, des questions peuvent être posées, des conseils peuvent être dispensés.
Au delà d’une innovation technologique, WapEduc se présente comme un outil de travail collaboratif entre les enseignants et les élèves.
Nous sommes entrés dans l’ère du Mobile 2.0, c’est-à-dire une période féconde d’échanges et de partages entre plusieurs membres d’un même réseau par l’intermédiaire d’un mobile et d’applications dites de « rich-media ».
L’école nomade WapEduc permet une disponibilité constante de la connaissance, une proximité du savoir et de l’accompagnement pédagogique telles que nous ne les avons jamais connues.
Le site http://www.wapeduc.net
Dans les deux ans à venir, on peut imaginer que tous les élèves et les étudiants auront un accès régulier et fréquent à Internet sur mobile. Ils y déposeront leurs propres fiches de révision et leurs recherches personnelles : le concept de portfolio mobile n’a jamais été aussi proche et aussi porteur de progression personnelle.
On peut ainsi entrevoir le potentiel du portfolio : au cours de son cursus scolaire, l’élève met régulièrement en ligne ses fiches et synthèses et documents (images, vidéos, cartes, plans, enregistrements sonores). Cette collection s’enrichit et constitue la mémoire de son travail et de son évolution. L’idée de pouvoir retrouver à chaque instant une notion, une synthèse, une formule ou une définition, mise en ligne plusieurs mois ou années auparavant nous semble pédagogiquement valorisante.
3. Les fonctionnalités du premier portail pédagogique de l’élève
Les 10 fonctionnalités incontournables
- Inscription sur le Web ou sur mobile
- Cours et documents partagés (textes, audio, photos, vidéos)
- Conseils pédagogiques (orientation, santé)
- Evaluation par jeu-tests (Serious Games)
- Moteur de recherche interne
- Bureau mobile/Espace personnel (cahier de textes, notes, emploi du temps, agenda)
- Portfolio mobile (collection et échange de fiches)
- News-letter
- Accès à de nombreux podcasts (langues, actualités …)
De manière plus concrète : (certains modules sont en développement)
- L’enseignant ajoute à la bibliothèque existante (plus de 1400 cours) des ressources ciblées à l’aide d’une interface Web.
- L’élève peut les consulter sur son téléphone portable en situation nomade, les partager avec ses amis (liaison Bluetooth) et alimenter lui-même cette base par ses propres ressources.
- L’élève gère ses propres notes et plusieurs indicateurs sont proposés (gestion des moyennes, de la progression, alertes …)
- L’élève reçoit sur son mobile une news-letter l’informant des nouveautés.
- Les enseignants et les élèves sont en contact et communiquent.
4. Les apports pédagogiques
L’appartenance à sa communauté numérique va permettre à l’élève une veille sur sa propre progression, une nouvelle approche de la synthèse et du résumé de cours. Rien n’est réducteur de sens lorsqu’on parle de synthèses, puisque 87 % des élèves de terminale utilisent des fiches pour les révisions du bac. (Sondage WapEduc mai 2010).
L’accès à ses propres synthèses, tout au long de l’année (transports scolaires, attentes diverses, vacances sans ordinateur connecté) va permettre à l’élève la continuité dans son travail. C’est un des conseils le plus souvent rappelés dans les commentaires des enseignants sous la forme « Travaillez plus régulièrement ».
Conclusion
« L’école en poche » Wapeduc doit s’appréhender sous l’angle de la disponibilité des informations, de la facilité de consultation, de la généralisation du support mobile au sein de la population scolaire et de l’interconnexion entre les apprenants et leurs enseignants.
Aux deux référents traditionnels que sont l’enseignant (présentiel) et le livre (distant), on ajoute, à la manière d’un accompagnement pédagogique constamment disponible, le mobile, puissante opportunité de compléter ses connaissances et d’évaluer ses savoirs sous la forme d’une plate-forme d’information et de travail nomade.
L’application WapEduc ne peut se suffire à elle-même : elle est le lien qui peut exister après les cours, la pièce manquante à la relation pédagogique continue, le contact vers le monde de l’Ecole proposé en accès immédiat, une aide supplémentaire vers la réussite scolaire.
Philippe STEGER
Professeur agrégé d’économie
Directeur WapEduc
Janvier 2012
http://www.wapeduc.net
06 87 75 48 81
Existe pour IPHONE : « TOOLBAC »